Lorsqu’un salarié effectue une tâche présentant un risque de noyade, il incombe à l’employeur de mettre en œuvre les mesures nécessaires afin de garantir sa santé et sa sécurité. Parmi ces mesures figure la mise à disposition de gilets de sauvetage. Comme pour tout équipement de protection individuelle, il existe divers types de gilets disponibles.
Dans cet article, nous examinerons en détail les critères qui permettent de sélectionner le gilet approprié en fonction de la situation de travail.
Attention : dans cet article, nous ne traiterons pas les équipements de protection nécessaires pour le personnel navigant.
Exemples de situations à risque de noyade
Voici quelques exemples de travaux nécessitant le port du gilet de sauvetage :
- Travaux d’entretien des berges
- Intervention de maintenance au-dessus de bassin de station dépuration.
- Intervention dans les réseaux d’assainissement.
- Travaux sur les piles sous le tablier d’un pont.
- Etc.
Port du gilet de sauvetage : quelles obligations ?
Le port du gilet de sauvetage est imposé par la réglementation pour les travailleurs exposés à un risque de noyade.
Le Code du Travail indique à l’article R4534-136 :
“Lorsque des travailleurs sont exposés à des risques de noyade, l’employeur prend, indépendamment des mesures de sécurité prescrites par le présent chapitre, les mesures particulières de protection suivantes :
1° Les travailleurs exposés sont munis de gilets de sauvetage”
Les textes ne donnent pas d’indications précises concernant les types de catégorie de gilets à mettre en œuvre.
Organisation du chantier avec risque de noyade
Les travaux avec risque de noyade doivent être particulièrement encadrés. Il faut à tout prix éviter la chute dans l’eau par la mise en place d’équipements de protection collective.
Il faut également répondre à votre obligation de rédaction de PPSPS ou le plan de prévention.
Il faudra également prévoir les mesures nécessaires pour le secours d’une personne tombée à l’eau.
Le code du travail, dans l’article cité précédemment, indique qu’il faudra prévoir :
- Un signal d’alarme
- Une barque, au moins conduite par des mariniers sachant nager et plonger, doit être placée en permanence auprès des postes de travail les plus dangereux.
- Lorsque des travaux sont réalisés la nuit, des projecteurs orientables sont installés afin de permettre l’éclairage de la surface de l’eau
- Lorsqu’un chantier fixe occupant plus de vingt travailleurs pendant plus de quinze jours est éloigné de tout poste de secours, un appareil de respiration artificielle ou tout autre dispositif ou moyen d’une efficacité au moins équivalente est placé en permanence sur le chantier.
Gilet en mousse ou gonflable ?
À ce sujet, il y a peu de débat… L’objectif consiste à faire en sorte que les travailleurs portent un équipement au cas où ils se retrouveraient à l’eau. Cependant, durant les périodes de travail normales, d’autres tâches devront être accomplies.
Les gilets de sauvetage en mousse sont notoirement encombrants. C’est pourquoi il est généralement recommandé d’opter pour des gilets de sauvetage gonflables, plus pratiques et fonctionnels.
Système de déclenchement manuel ou automatique ?
Il existe deux types de déclenchement pour les gilets de sauvetage gonflables : le déclenchement manuel et le système de déclenchement automatique.
Privilégier l’utilisation des systèmes automatiques est vivement recommandé. Ainsi, dès qu’un travailleur tombe à l’eau, son gilet se gonfle automatiquement, assurant une réaction rapide.
Dans tous les cas où le système est automatique, il existe toujours par mesure de sécurité un système de déclenchement manuel en place.
Les systèmes de déclenchement manuel sont conçus pour être utilisés dans des situations exceptionnelles où un déclenchement automatique pourrait engendrer un risque additionnel. Cela est particulièrement vrai pour les conducteurs d’engins enfermés dans des cabines. Dans ce scénario, il est crucial que le chauffeur ait le temps nécessaire pour sortir de la cabine avant de déclencher l’ouverture de son gilet de sauvetage.
Déclenchement automatique ou hydrostatique ?
Les gilets de sauvetage gonflables automatiques peuvent être dotés de 2 types de déclencheurs.
- Le système “automatique”, également connu sous le nom d’UML, qui repose sur une pastille de cellulose qui, au contact de l’eau, se dissout et libère le déclencheur de la bouteille de CO². Contrairement aux anciens systèmes à pastille de sel, sensibles à l’humidité, le système UML se désagrège uniquement en cas d’immersion totale du gilet.
- Le déclencheur à valve hydrostatique, également appelé système HAMMAR, s’active sous l’effet de la pression de l’eau. En général, une immersion d’environ 10 cm est suffisante.
Le choix entre les deux systèmes dépend entièrement du niveau d’humidité auquel les travailleurs seront exposés pendant les tâches. Si leur exposition se limite à de simples averses, de légers embruns ou une brumisation légère, un déclencheur automatique sera adéquat. Cependant, lorsque les travailleurs sont confrontés à des vagues, à des conditions de travail très humides (comme l’utilisation de nettoyeurs à haute pression, par exemple), dans ces circonstances, il est recommandé de privilégier les systèmes Hammar.
Quel niveau de performance ?
La flottabilité d’un gilet est déterminé en Newton.
Plus le chiffre est élevé, plus la flottabilité offerte est grande.
Il faut 9,8 Kg pour supporter un poids de 1 kg. On peut simplifier en indiquant : 1N supporte 10 Kg.
Dans l’eau on considère qu’il faut reprendre 1/10 de notre poids. Ainsi, pour supporter une personne de 80 Kg, il faudra 80 N.
Attention, il faut également ajouter le poids des vêtements humide (veste, chaussure …) et des éventuels équipements. Pour cela, on préconise généralement des gilets de 150 à 180N.
Il est possible de monter à 250N pour des situations spécifiques : eaux vives, délais important d’arrivée des secours … Ça peut être également le cas lorsque l’on souhaite éloigner la tête de l’eau. Par exemple dans le cas de travaux en station députation ou en égout pour prévenir des risques biologiques.
Différence entre un gilet de sauvetage 150N et un gilet de sauvetage 275N?
Un gilet de sauvetage de 275 N a une flottabilité supérieure à celle d’un gilet de 150 N. Pour une personne qui se trouve dans une région éloignée où l’aide n’est pas à portée de main ou qui porte des vêtements lourds ou supplémentaires, il est recommandé d’opter pour un niveau de flottabilité plus élevé. Les vêtements, comme les vêtements lourds de protection contre les intempéries, emprisonnent l’air entre les vêtements et peuvent affecter la rotation du gilet de sauvetage et la façon dont il maintient le porteur dans l’eau. La flottabilité supplémentaire du gilet de sauvetage 275 (ou 290N) aidera à surmonter cet effet.
Choisir un gilet avec ou sans harnais ?
Dans certaines situations, il sera nécessaire de connecter directement le gilet à une ligne de vie, créant ainsi un dispositif de maintien au travail. Dans ce scénario, il conviendra de choisir un gilet de sauvetage qui est équipé d’un harnais intégré.
Cependant, il est important de noter que les gilets munis de harnais ne sont pas conçus comme des équipements de protection individuelle (EPI) contre les chutes en hauteur. Par exemple, lors de travaux en nacelle (plateforme élévatrice mobile de personnel) exposant au risque de noyade, il sera nécessaire de porter à la fois un équipement de protection contre les chutes ainsi qu’un gilet de sauvetage adapté.
Quel matériau choisir pour vos gilets de sauvetage ?
Lors de la réalisation des travaux, le gilet est fortement exposé aux salissures et à d’autres dégradations.
Il est donc recommandé de choisir un gilet avec une housse extérieure fabriquée à partir d’un matériau résistant et lavable. La plupart des gilets sont dotés d’une housse en tissu. Cette option est acceptable en termes de résistance, mais n’est pas idéale en ce qui concerne le lavage. Une autre alternative consiste à opter pour des housses revêtues de PVC, ce type d’équipement étant plus facile à nettoyer.
En fonction de votre analyse des risques, il peut être pertinent de choisir un tissu dont le comportement au feu a été testé.
Il est également important de prêter attention au système de fermeture. On trouve fréquemment des fermetures à scratch ou à glissière (zip). La fermeture à glissière assure une meilleure protection de la chambre à air et évite les ouvertures involontaires de la housse.
Le Pilote PRO 180 N
Par exemple, pour la réalisation de travaux, nous vous conseillons d’acquérir un gilet de sauvetage du type PILOTE PRO 180 N.
Le Pilot Pro 180 est équipé d’une housse résistante et lavable qui le protégera efficacement contre les salissures et les usures lors d’activités de travaux.
La face avant est dotée d’une housse pleine, sans fenêtre ni élément pouvant être accroché ou endommagé par des frottements ou des chocs répétés, tels que fenêtres ou poches. Le tissu à double enduction PVC, extrêmement robuste, peut être lavé sans problème.
Ce gilet est disponible en déclenchement automatique ou hydrostatique.
Quel modalités de vérification du gilet ?
Pour en savoir plus, consulter notre page spécialisée dédiée à la vérification des gilets de sauvetage.
Contactez-nous si vous avez besoin de faire vérifier vos équipements !
Bonjour,
Merci pour votre article très utile. Pouvez vous m’éclairer sur ce qu’est exactement un » un appareil de respiration artificielle » svp ?
Merci d’avance,
Claire
Bonjour,
Il semble qu’il s’agissent de système type « BAVU » :
ballon auto-remplisseur à valve unidirectionnelle (BAVU), aussi connu sous le nom de ballon de réanimation ou Ambu bag. C’est un type d’appareil de respiration artificielle.
Le BAVU est utilisé dans les situations d’urgence pour fournir une ventilation assistée aux personnes qui ne respirent pas.
Ce matériel peut être raccordé à une bouteille d’oxygène.
Quid de la formation des utilisateurs … un SST n’est pas formé pour manipuler ce type d’équipement.
A bientôt.